Mis en vente depuis le milieu des années 1990, les néonicotinoïdes sont devenus parmi les insecticides les plus utilisées dans les quatre coins de la terre. Celles-ci regroupent sept insecticides neurotoxiques (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, nitenpyrame et dinotéfurane). Elles sont utilisées essentiellement pour protéger le blé, colza, arbres fruitiers, vigne… des nuisibles comme les chenilles, cochenilles, pucerons, les tétranyques, les punaises et les limaces ou insectes mangeurs de bois. Les néonicotinoïdes sont une classe de produit qui agit directement sur le système nerveux des insectes. Mais en quoi ces substances sont-elles néfastes pour les abeilles ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Les dangers des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs
Les néonicotinoïdes sont caractérisés de systémique. Si elles peuvent être utilisées en pulvérisation, en France, on l’utilise principalement de manière préventive, pour les semences. Ainsi les substances sont absorbées par la plante et se propage dans tous ses tissus, y compris le pollen. Autrement dit, elles peuvent se répandre dans toutes les parties d’une plante et atteindre ainsi les fleurs que les abeilles butinent. Ces produits présentent ainsi un danger pour ces pollinisateurs qui puisent au cœur des fleurs. Ce danger est important dans tous les stades du développement de la plante : au stade du semis, au cours de la floraison et lors de la guttation (processus de transpiration de la plante).
De nombreux experts européens ont confirmé les dangers des néonicotinoïdes sur les abeilles. Celles-ci infectent ces pollinisateurs en s’attaquant à leur système nerveux. Ce qui peut les tuer ou provoquer des effets délétères comme l’altération du sperme des mâles, désorientation des bourdons…
Une surmortalité des abeilles
En France, depuis 1995 et le lancement des néonicotinoïdes, on constate une chute du nombre des colonies d’abeilles. Effectivement, au début des années 2000, des scientifiques s’inquiètent de l’utilisation de ce produit même à faible dose, ces substances qui s’attaquent au système nerveux des abeilles les affectent grandement.
On estime que près de 300 000 ruches s’effondrent chaque année depuis l’introduction de ces substances en France. Le taux de mortalité des abeilles est passé de 5% à près de 30% en 20 ans. La production de miel connaît également une forte diminution, moins de 50% depuis le milieu des années 90. Les néonicotinoïdes sont l’une des principales causes de cet effondrement car elles sont très toxiques pour ces pollinisateurs.
Plusieurs acteurs du monde apicole et une majorité de la communauté scientifique confirment l’impact de ces substances sur les abeilles, mais aussi sur d’autres pollinisateurs plus sauvage que les abeilles comme les bourdons, les abeilles sauvages, les coccinelles etc… Mais ces dernières ne sont pas les seules victimes de ce produit, rien n’est épargné, la faune et la flore sous-marine, les oiseaux, et les vers de terres s’en retrouvent très affectés.
Interdiction des néonicotinoïdes
Face à cette situation, l’Union européenne (UE) a pris la décision d’interdire l’utilisation des trois substances (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride) pour les cultures de plein champ. Cette décision permet cependant des usages sous serres.
Mais La France va plus loin et prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes depuis septembre 2016. Dans le décret y afférent, les cinq substances qui étaient autorisées en Europe pour des usages phytosanitaires sont également concernées par cette interdiction (les trois interdits par l’UE, plus thiaclopride et acétamipride).